L’étalonnage
Rien à voir avec les chevaux ou le mètre étalon. Mais vous y êtes presque… On aborde le sujet de la couleur bien millimétrée pour des films qui ont une âme.
L’étalonnage est un métier. Selon Wikipédia: L’étalonneur est un technicien de la postproduction audiovisuelle qui intervient après le montage afin de procéder à l’étalonnage. Il peut aussi effectuer, après le tournage, un pré-étalonnage des rushs pour fournir une image correctement lisible aux autres étapes de la postproduction.
Autant dire que c’est un métier à part entière dans le monde du cinéma. Vous le verrez dans le tutoriel vidéo, étalonner les différentes prises de vues, c’est leur garantir la même colorimétrie, la même balance des blancs, la même lumière et les mêmes contraste d’un plan à l’autre.
C’est une opération qui intervient généralement en fin de processus, une fois le film monté (soit avant de s’occuper du son, soit après). Dans Final Cut Pro X que nous utilisons au club, il y a différentes manières de procéder sans que l’une soit meilleure que l’autre. Dans ce tutoriel de 20 minutes, vous allez voir comment procéder. Lisez la suite de cet article pour avoir les détails théoriques et quelques conseils de tournage.
Il m’a toujours parus important d’étalonner le montage final afin de donner une ambiance au film. De nos jours, l’étalonnage est réellement un discriminant important des séries télévisées. Elles ont chacune leurs couleurs. Cela se remarque à peine mais des efforts sont visiblement apparents pour que chaque série est un certain ton au niveau de l’image et de la couleur. Bien entendu, les décors y sont pour beaucoup mais au-delà de cela, il y a une maîtrise de l’image.
Les couleurs
Il existe deux types de couleurs: les couleurs chaudes qui se retrouvent dans les oranges (le rouge et le jaune en font aussi partie) et les couleurs froides (toute la panoplie du bleu).
En modifiant légèrement la teinte au montage, on peut obtenir une image qui sera soit plutôt froide (avec des dominantes bleues) et qui évoquera inconsciemment le froid, la dureté, l’acier…
D’un autre côté, une teinte légèrement orangée va transmettre la chaleur d’un foyer, l’amitié, la joie… Méfiez-vous tout de même: jouer avec les couleurs orangées présente des difficultés à cause de leur spectre assez limité. De plus, rendre les images trop chaudes peuvent donner une impression de mauvaise qualité. Ceci est lié au fait que les anciennes photographies dans flash faites à l’intérieur était totalement « orange » et assez sombres: ne faites pas de même!
La balance des blancs
Régler la balance des blancs lors de la prise de vue permet d’obtenir une image naturelle quelque soit les conditions d’éclairage (lumière artificielle, soleil couchant ou de midi).
Techniquement, régler la balance des blancs consiste à filmer une page blanche tout en appuyant sur le bouton « balance des blancs » (ou « WB » pour » white balance ») qui ressemble fréquemment à l’image ci-contre extrait d’un article sur le sujet.
Si la balance n’a pas pu être réglé lors de la prise de vue, on essaiera de le faire au montage.
En fait, la balance des blancs est dû au fait que chaque source de lumière (une lampe, le soleil) a une température de couleur exprimée en °K (degrés Kelvin). Une source lumineuse (y comprit le soleil) n’est jamais parfaitement blanche mais oscille vers le rouge (soleil couchant ou levant, ampoule à filament…) au bleu (ampoule LED ou soleil à midi). Si l’oeil humain n’y ait pas sensible, la pellicule photographique et les capteurs (CCD, CMOS…) réagissent fortement à ces variations.
La luminosité
L’autre variable d’ajustement est la luminosité. Souvent, entre deux plans, la luminosité est différente (contre jour, ou simple changement d’angle). Si vous n’y veillez pas, vos plans seront exposés différemment.
Le plus simple est de modifier la luminosité avec la courbe de luminance que vous voyez dans le tutoriel vidéo. Généralement, il suffit de très peu de chose. Idéalement, la courbe, initialement droite, devrait prendre la forme d’un « S » dans le sens de la diagonale.
Il y aurait beaucoup à dire sur l’exposition et je vous conseille la lecture de l’article d’Aurélien sur le sujet.
Dernier conseil: je vous conseille fortement de filmer plus sombre que l’exposition préconisée par votre caméra. Généralement, je ferme mon diaphragme d’une unité au minimum car les logiciels de montage permettre assez facilement d’éclaircir une image trop sombre mais réduire la sur-exposition est impossible.
Les LUT
Dans Final Cut Pro X (et dans les autres logiciel de montage tels que DaVinci), il est possible d’affecter des LUTs. Ce sont des tables de correspondances entre champs visuels. Nous reviendrons dessus dans un article dédié. À priori, cela sort du champs d’expertise des vidéastes amateurs.
Conclusion
N’hésitez plus à étalonner votre film pour lui donner une atmosphère particulière sans aller trop loin dans la colorisation. L’étalonnage est souvent un jeu subtile.