Le SM58 de Shure
Le SM58 de Shure est un microphone légendaire, j’en ai parlé dans certains de mes tutoriels et on peut réellement s’interroger sur mon obsession pour ce microphone… Voici mon histoire personnelle…
Le SM58 me poursuit depuis près de 30 ans… Ce microphone est bien entendu mythique. Pour moi, c’est une histoire d’amour, des moments partagés, une rencontre…
Le coup de foudre pour le SM58? Je ne me souviens plus exactement… C’était dans les années 90, le siècle dernier. Au fil des ans, je l’ai oublié comme une maitresse que l’on ne croise plus mais qui est restée proche de vous. Et puis, un jour, vous la retrouvez, par hasard et le charme agit comme au premier jour.
La rencontre
Je ne sais plus exactement. Ou plutôt, si. Enfin, si je me souviens bien… C’était il y a longtemps… En 1995.
C’était ma première vidéo: « Triste Joie ». Drôle de nom pour un groupe de rock. Mais quel groupe…! Leur renommée n’a sans doute pas dépassé la Drôme Provençale, cette région que l’on nomme ainsi parce que ce n’est plus la Provence, mais pas complètement Rhône-Alpes. Une renommée dont l’épicentre était Valréas, ancienne ville où le cartonnage régnait en maître et dont l’industrie tombait déjà en ruine.
De là, est sorti le groupe. Une bonne maîtrise musicale, même si leurs chansons en anglais portaient l’accent des cigales. Nous nous sommes rencontrés lors d’un shooting photo qu’un ami m’avait demandé de faire pour eux… Puis, on a continué ensemble. Je venais d’acquérir ma première carte de montage numérique et mon premier camescope.
C’est à travers le groupe que j’ai découvert ce micro mais je crois que je ne m’étais pas trop arrêté sur le micro de scène qui avait été utilisé pour ma première captation.
Court métrage
La rencontre définitive avec le SM58, ce fut lors d’un tournage avec des amis (rencontrés sur le tournage du concert de « Triste Joie » justement). Le perchiste avait utilisé un SM58: un très mauvais choix car le micro n’est pas du tout adapté!
Mais quelle surprise au montage! Même si le niveau d’enregistrement était vraiment faible, le son était très bon malgré la distance et l’angle utilisé. Le SM58 est un micro de concert: il enregistre à moins de 5 centimètres et « efface » les sons plus éloignés. C’est un micro définitivement destinés aux chanteurs de rock car il réduit fortement l’effet Larsen. C’est à ce moment-là que j’ai craqué pour le SM58.
Il faut se remettre dans le contexte: les micros, à l’époque, étaient loin de la qualité des micros modernes. Aujourd’hui mon téléphone a un micro de meilleure qualité que mon caméscope de l’époque!
Un micro de qualité coûtait hors de prix: à l’époque, c’était environ 700 francs français pour un SM58. Le prix n’a pas beaucoup bougé, puisqu’on le trouve à une centaine d’euros aujourd’hui.
À l’époque, je rêvais de faire des court-métrages, et je rêvais de m’acheter un micro SM58. Le temps a passé, j’ai fait quelques vidéos puis j’ai oublié ce micro (et aussi mon envie de faire des courts métrages).
Les retrouvailles?
Mes retrouvailles avec le SM58 ont eu lieu à la Fondation Jérôme Seydoux, à Paris il y a 1 an environ, en 2019, le 30 mars à l’occasion d’un atelier mash-up.
Cet atelier consistait à prendre des extraits de films Pathé des années 1910 à 1920 et créer une nouvelle histoire. Pour cela nous étions aidé par une machine incroyable qui est une machine spécialement conçue pour simplifier le montage: la MashUp Table.
Toujours est-il qu’à cette occasion, j’ai dû imaginer et dicter le texte en live et le micro était un… SM58 de Shure. Je l’ai reconnu tout de suite. Un peu abîmé mais un SM58.
Ma voix avait été parfaitement enregistré. La même qualité de prise de son qu’à l’époque. Le SM58 avait refait surface, et la magie a opéré: la première prise a été la bonne.
Le SM58 est toujours là… Quelque part, il me suit comme un mythe indestructible, comme une référence absolue, une qualité indéfectible qui ne bougera et ne changera jamais. Une perfection absolue qui est là depuis plus de 30 ans. Le micro pour la voix.