Ultimes conseils de tournage
Il s’agit de conseils qui s’appliquent à tous les tournages. Ce sont de petits conseils mais mis « ultimes », si vous maîtriser déjà la technique, ces conseils purement techniques pourront vous faire passer un cap supplémentaire.
Balance des blancs
La balance des blancs est sans doute le régalage le plus important avant de tourner. Et il est parfois difficile de le réaliser avant de tourner. C’est pourquoi je conseille toujours de régler la balance des blancs à partir des pré-réglages existants (lumière du jour, artificielle,…). C’est souvent plus rapide.
Pour rappel, une mauvaise balance des blancs va vous donner soit une image légèrement orangée (quand vous filmez en intérieur) ou légèrement bleutée. Dans l’idéal, il vaut mieux avoir une image légèrement trop bleutée que trop orangée: c’est plus facile de récupérer au montage.
Soi vous n’avez pas pu vérifier la balance des blancs avant le tournage, je vous conseille de filmer, à défaut d’une page blanche, votre main. En effet, la balance des blancs peut se régler sur la couleur de la peau et il faut savoir que celle-ci a une colorimétrie identique quelque soit votre origine (africaine, eurasienne, asiatique). Pour cela, vous devrez vous aider du vectorscope. Je donnerai peut-être un atelier sur le sujet.
Filmer à -1 diaph
Je vous renvoie à l’article d’un spécialiste de la photo pour les détails, mais en gros le diaphragme correspond à l’ouverture mesuré en « f »: f/2.8 pour une ouverture laissant passer beaucoup de lumière, f/4.0 pour laisser passer moins de lumière.
Si vous filmez avec un appareil photo un peu sérieux, il y a souvent (toujours) une petite manette qui permet de corriger l’ouverture par rapport à ce qui est calculé par l’appareil. Donc, si vous avez la possibilité, filmer avec moins de lumière. Ce qui revient à dire: faites des images plus sombres.
À moins de posséder un appareil permettant des enregistrements logarithmiques de la lumière (sur des modèles haut de gamme), le meilleur moyen d’obtenir de bonnes images est d’avoir des images pas trop lumineuses.
Pourquoi? Parce qu’il est toujours possible (et assez facile) d’augmenter la luminosité au montage alors que si vous avez des images trop blanches, vous ne pourrez rien faire! Donc essayez de filmer plus sombre que la réalité mais pas trop.
La plupart des viseurs (et écrans LCD) des camescopes et des appareils photos permettent de « voir » les zones trop éclairées via des « zébras ». N’hésitez pas à utiliser cette fonctionnalité.
De même, si vous trouvez l’image dans votre viseur un peu sombre, c’est bon signe.
Baisser la sensibilité
Là encore, la plupart des appareils sérieux permettent de fixer la sensibilité en ASA. Plus le chiffre en ASA est bas, plus votre image sera nette. Donc essayez de garder des sensibilités inférieures à 800 (dans l’idéal une sensibilité de 100 ASA, c’est génial).
Bien entendu, cela n’est pas toujours possible mais au-dessus de 800 ASA, vous risquez fort de voir apparaître un « bruit » qui est assez moche. Si vous pouvez bloquer la sensibilité, c’est parfait et c’est ce que j’essaie de faire au maximum.
Cela tombe bien car, en baissant la sensibilité, le risque de « cramer » vos images a tendance à diminuer.
Opter pour le 25im/sec
Si la luminosité est faible (prise de vues en intérieur) et que votre sujet n’a pas de mouvement brusques, il est intéressant de passer à 25 images par secondes. Vous pouvez avec cette simple astuce doubler la sensibilité de votre camescope avec la même qualité d’image.
Si vous faites un film de fiction, je vous encourage également à utiliser cette vitesse « quasi-cinéma » afin de donner un côté plus cinématographique surtout si vous envisagez d’avoir un bel étalonnage. Privilégiez alors des vitesses d’obturation à 1/50e de seconde, voire 1/30e plutôt que des vitesses rapides.
Après, il faudra jouer avec la lumière (et donc avec l’ouverture) pour privilégier la profondeur de champ. C’est toute la subtilité d’une prise de vue destinée au film plutôt qu’au reportage.
Éviter le 30im/sec ou le 60 im/sec
Éviter autant que possible les vitesses « américaines » de 30 et 60 images par seconde. J’en avais parlé dans mon précédent atelier (mais pas dans l’article que je lui ai dédié). Les vitesses de 30 et 60 images/secondes correspondent au standard NTSC lui-même lié à la fréquence électrique utilisée aux États-Unis (et aussi au Japon).
Ainsi, si vous filmez en présence de lumières artificielles en Europe, vous risquez d’avoir un « flickering »: une sorte de tremblote de la luminosité. C’est pourquoi, lorsque cela est possible, vous devez veiller à utiliser les vitesses multiples de 25.
Opter pour le 50mm
Dernier conseil (et non des moindres): privilégiez le 50mm (en équivalent 24/36 ou équivalent 35mm). Il s’agit de la distance focale, c’est à dire de votre zoom. Tout cela est expliqué en détail dans cet article.
Privilégier le 50mm, c’est privilégier la vue « humaine », c’est-à-dire la focale de l’œil humain. Bien entendu, ce n’est pas toujours facile, et parfois franchement idiot. En particulier, filmer l’intégralité d’un monument pour donner une vision « large » se fait avec une focale de type 35mm. Mais pour une interview et la plupart des plans standards, c’est un choix judicieux.
Pour rappel, les focales grand-angles ont tendance à déformer l’image sur les côtés: cela est dû à de simples problèmes d’optique. Les zooms importants ont tendance à créer un « à-plat », ce qui n’est guère mieux.
Conclusion
J’applique ces quelques conseils depuis un certain temps et la qualité de mon image s’est « naturellement » améliorée. Je vais plus vite au montage et avec l’aide des outils de FCPX (disponibles aussi dans DaVinci, Adobe Premiere ou Vegas), il est possible d’obtenir une belle image tout au long d’un film sans sur- ou sous-exposition avec des teintes naturelles.
À vous d’essayer!
Un commentaire
Georges Carron
Et si vous voulez faire du ralenti, par exemple en filmant à 100 images / s, pensez à mettre la vitesse de l’obturateur au double (1/200 de seconde), bien entendu il faudra compenser la perte de lumière.