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J’adore quand un plan se déroule sans accroc

Cette phrase mythique de la série « L’Agence tous risques« , est une réalité: prononcé par John « Hannibal » Smith juste avant le générique de fin, elle est très ironique car, dans l’épisode, rien ne s’est passé comme prévu!

Quand on parle de plan, il ne faudrait pas l’interpréter littéralement comme un « plan cinématographique », non, quoi que à bien y réfléchir…

Pour faire des plans (cinématographiques), il faut définir un plan général. Cela s’appelle un script, ou mieux encore, un storyboard. Mais pas seulement.

Travailler sans plan de travail

Beaucoup de cinéastes amateurs travaillent sans plan: grave erreur! Une fois les images tournées, il sont acculés devant le logiciel de montage avec des plans non articulés qu’il va falloir organiser, presqu’au petit bonheur la chance.

Je ne dis pas que l’on ne s’en sortira pas: avec un bon dialogue, quelques bonnes idées, vous arriverez ainsi à donner l’illusion d’un film qui se tient. Mais l’illusion demande non pas de la technicité mais du génie et c’est une qualité rare.

Un film créé après coup dans l’obscurité de son atelier devant un Final Cut Pro (ou un Da Vinci) prêt à transformer vos rushes en un film est une gageure. Au risque de me répéter, vous allez devoir relever le défi de faire un film qui se tient (c’est-à-dire raconter une histoire structurée) à partir de plans aléatoires.

Je vous conseille, dans le cas où vous n’avez pas prévu votre montage à l’avance, de multiplier les plans de coupe lors du tournage. Filmer en gros plan tout et n’importe quoi: un regard, un geste, un mouvement. Plus vous aurez de plans de coupe et plus vous serez à même de traiter votre film plus facilement.

Une bonne préparation

Une bonne préparation est nécessaire pour faire un bon film. Il faut donc prévoir un « plan » (plan de tournage, storyboard, script, dialogues…).

Et la règle est simple: plus votre préparation est importante, moins vous aurez de mauvaises surprises. Soyons honnêtes: rien ne se passera comme prévu car tout n’est pas prévisible. Il faut juste prévoir le maximum de choses afin de ne pas avoir à improviser pour tout!

Cela est d’autant plus vrai pour un court-métrage (même très court). C’est pour cela que l’écriture d’un scénario (avec SoCreate par exemple) est absolument nécessaire. Je vais vous avouer que la mise en place d’un storyboard même très simpliste est également très important. La réalisation d’un storyboard ne prend pas énormément de temps et il permet à la fois aux acteurs de savoir comment se placer et au cadreur de positionner sa caméra en conséquence (voire même de savoir à l’avance quelle focale de prise de vue choisir).

Un storyboard, ce sont des bulles de taille standardisée (elle doivent respecter le ratio de 16:9) à l’intérieur desquelles on place les personnages en taille réelle. Des personnages en bâton et des têtes à toto sont suffisants pour donner une idée assez précise de ce que l’on veut.

Une planification

Planifier votre journée de tournage: il est important de connaître les angles de prises de vue et, éventuellement, de ce déplacer afin d’avoir des prises de vues à partir de plusieurs endroits. La règle des 180° va, de facto, limiter les positions possibles de la caméra.

Pour le court-métrage, il y a nécessité d’aller plus loin: estimation du temps de tournage, cantine, boissons, pauses… Le mieux est souvent de prévoir une rencontre avec les acteurs pour préciser leurs caractères, prévoir l’habillement, le maquillage, les intonations de voix avant le tournage. Cela permettra aussi de préciser la psychologies des personnages et pourra être l’occasion d’une répétition générale afin de vérifier que les acteurs connaissent leur texte et l’interprète comme vous l’entendiez.

Pour la petite anecdote: me rendant en répétition d’une scène théâtrale, je me suis retrouvé avec 2 personnes persuadées que la pièce était une pièce dramatique alors que je pensais que c’était tout l’inverse. Avec le même texte, nous en avions une interprétation diamétralement opposée. Il faut donc s’assurer avec les acteurs de l’intention avant!

Le documentaire

Le club propose beaucoup de documentaires (une partie de nos adhérents appartiennent aussi à l’Association des Conférenciers Multimédia!) et on pourrait croire que, dans ce cas là, l’on filme d’abord et on réfléchit après.

Évidemment, le documentaire est souvent plus improvisé que le tournage de court-métrage mais tout peut se préparer à minima. Sauf exception, vous devriez vous documenter avant le tournage sur le sujet qui va vous occuper et prévoir un scénario au moins dans votre tête (le fait de tourner seul ne nécessite pas forcément la mise à l’écrit).

Pour le film « Chasseur de tigre« , j’ai imaginé le scénario avant de partir: je voulais montrer une chasse au tigre. Ainsi, l’entrée dans le parc, puis la traque de l’animal est le sujet principal. Il y a une phrase d’introduction à propos du parc mais c’est tout. J’avais imaginé cela sur la base du fait que chaque expédition ne se termine pas toujours sur la rencontre avec le tigre.

La fiction

La fiction demande une grande organisation et beaucoup de rigueur. Cela n’empêche pas non plus de faire des tests. Si vous avez une bonne vision de votre film, tout devrait aller bien. Si vous avez des acteurs, il faudra veiller à leur direction.

L’éclairage et l’ambiance revêtent une importance considérable dans un film. Et cela en plus du scénario. Si vous possédez un vrai directeur de la photo (qui se charge du cadrage), profitez-en!

Le genre de la fiction demande une grande planification (vous avez bien lu le paragraphe précédent?). Plus vous aurez prévu la chose, mieux cela se passera. Surtout que vous aurez une équipe à gérer et pas forcément l’œil à tout. Pour faire un bon film, il faut savoir déléguer: le réalisateur devrait se contenter de diriger les acteurs et de prendre les décisions. Il devrait déléguer les autres tâches: prises de vues, prises de son, décor, maquillage. Un assistant au réalisateur peut s’occuper des tâches importantes qui nécessite un certain sens de l’organisation: le clap (tâche ingrate!), le script (qui permet de garantir la continuité des plans et éviter qu’un verre vide ne se retrouve rempli au plan suivant!) et la photographie de plateau (en relation étroite avec le script).

Décontracté…

Tourner avec des gens de confiance avec qui on s’entend bien est souvent nécessaire. Même si plusieurs productions professionnelles ont fait face à des désaccords importants (Comme pour « Nous ne vieillirons pas ensemble » de Maurice Pilat), il vaut mieux tourner « entre copains ». C’est plus sûr (et plus marrant…).

Sauf à faire toujours le même genre de films, les acteurs sont souvent les pions que l’on change parce qu’il faut qu’ils collent aux personnages et que chaque film nécessite des personnages différents. C’est aussi l’occasion de se faire de nouveaux amis.

Soyez (et restez décontracté!). Pas de stress inutile. Celui-ci se propage très vite sur un plateau. Un plan ne se déroulant jamais comme prévu, il faut rester humble et accepter que cela ne se passe pas comme prévu et improviser dans la joie (et la bonne humeur). C’est sans doute là que réside une part de l’art du réalisateur: savoir doser la préparation et gérer l’imprévu.

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