Prise de son & microphones
Sans entrer dans les détails, quels microphones utiliser, comment, quand? De précieux conseils pour votre prochain tournage.
Prise de son en direct
Il est important d’effectuer des prises de son « live » pour sonoriser son film. Et la qualité sonore d’un film est plus importante que la qualité de ses images. C’est le conseil donné par les professionnels en particulier par le jury de professionnels qui vient critiquer nos films chaque année lors de l’Atelier des Experts.
La prise de son en direct est donc un sine qua non de la vidéo. Votre caméra est outillée pour prendre le son environnant mais souvent la qualité de cette prise de son est médiocre. Les raisons sont multiples.
Principale raison: le micro est omnidirectionnel, c’est-à-dire qu’il prend tous les sons ambiants. Ainsi, si vous êtes éloigné de la source sonore, celle-ci sera brouillée par les sons plus proches (piétons, voitures, etc.).
L’autre raison, souvent rencontrée: le vent. Le mistral et autres vents qui viennent créer un souffle dans votre microphone. Quelque soit la qualité de votre microphone, vous risquez d’être soumis à ce problème. La solution à cela: une « bonnette » anti-vent. Vous pouvez écouter quelques tests faits par un confrère sur le site lasonotheque.org.
Il est donc parfois indispensable d’ajouter un microphone adapté à la situation. Voici un éventail rapide.
Le téléphone
Votre téléphone portable est parfois un micro d’excellente qualité. Placé au bon endroit (par exemple proche de la source sonore), il suffit d’utiliser le l’application « dictaphone ». Mieux encore: vous pouvez utiliser votre téléphone en mode caméra (avec un petit trépied, par exemple) ce qui le transforme en 2e caméra. Il sera alors facile de faire un montage multicam.
Le téléphone portable (le smartphone) a été étudié pour travailler dans différents environnements et le microphone intégré est avant tout prévu pour transporter la voix. Cela étant, d’expérience, je vous assure que posé sur un piano, l’enregistrement de l’instrument sera de bonne qualité.
Les principaux défauts du microphone est le réglage automatique du niveau d’enregistrement (que l’on retrouve aussi sur la plupart des caméras). Ainsi, les subtilités et la dynamique des instruments vont en « prendre un coup ». Si chercher à faire une prise de son de très bonne qualité avec un téléphone portable reste illusoire, cela reste un outil indispensable.
Pour appuyer mes dires, je vous propose un enregistrement « live » dans un cabaret de Genève. Il s’agit d’un « plan séquence » filmé avec le téléphone portable. Le son reste tout à fait acceptable.
Le micro cravate
Idéal pour le reportage. Le micro-cravate (aussi appelé micro Lavalier) est un petit micro qui s’attache… à la cravate. D’un prix raisonnable (entre 30 et 100 euros), il est peu encombrant et très efficace pour faire une prise de son dans un environnement bruyant (en voiture, dans un évènementiel…), il est aussi très discret.
Le micro « interview »
Nous avions parlé du SM58 de Shure dans le cadre de la voix-off. Il s’avère un excellent micro (comme d’autres concurrents). Il est très efficace en milieu bruyant et sa sortie XLR permet de le brancher sur un enregistreur professionnel. C’est donc une solution plutôt onéreuse.
Le principal défaut, c’est aussi le fait qu’il « mange » la partie basse du visage parce qu’il faut veiller à tenir le micro très près de soi. Par contre, il va montrer son potentiel dans un environnement très bruyant (intérieur d’un hélicoptère, lieu industriel…).
Le micro directionnel (ou cardioïde)
Le microphone directionnel (uni-directionnel, en opposition à l’omni-directionnel) va permettre une prise de son dans un axe donné. Ces microphones sont souvent des aides précieuses pour capter un son éloigné dont la source est bien définie. Typiquement, un musicien de rue à une distance de 3 à 5 mètres.
Pour cela, il existe une gamme non négligeable de microphones et à des prix très variables (jusqu’à plus de 1000 francs!). À l’extrémité de la directivité, le micro canon qui ressemble au « snipper » et permet de capter un son très directif. Généralement réservé à des usages particuliers.
Mieux comprendre la directivité
Si vous voulez avoir une idée de la directivité de votre microphone, vous devrez comprendre le schéma ci-contre. Pour cela, je vous invite à approfondir le sujet à travers l’article du site Projet Home Studio ou l’article de Wikipédia sur les microphones.
La post-production
Corriger le son
Voici la question qui revient souvent: comment corriger une prise de son d’une qualité insuffisante? Il n’y a pas grand choses à faire! Contrairement à l’image où de nombreuses corrections sont possibles (comme la balance des blancs ou la luminosité), le son ne supporte pas beaucoup de correction.
Si votre son original n’est pas assez net, le fait de monter le volume va également monter le bruit ambiant. Il est généralement impossible d’intervenir. On peut supprimer une fréquence particulière (comme un 50 Hz parasite) mais c’est à peu près tout.
En revanche, si la prise de son est bonne, rien ne vous empêche d’utiliser l’égaliseur, le compresseur (ou le limitateur) ou d’autres filtres disponibles directement dans le logiciel de montage. Mais encore faut-il une bonne prise de son!
Tricher
Cela consiste à remplacer votre prise de son par une prise de son « professionnelle » que vous trouverez soit directement dans le logiciel de montage (Final Cut Pro X propose de nombreux bruits et sons dans sa version de base), soit sur des CDs spécialisés, soit directement sur Internet.
En particulier, le bruit de la forêt, la circulation, une foule et quelques autres ambiances « standards » peuvent être avantageusement remplacées par des équivalents « studio ».
Bien entendu, ce ne sera pas le son d’ambiance d’origine, mais cela va permettre de donner un plus non négligeable. Exemple: pour une scène filmée au zoom où on voit un oiseau cherchant de la nourriture dans un petit cours d’eau, j’ai mis plus d’une heure à trouver le son qui correspondait (j’ai fini par repiquer le son d’un film sur Youtube!) et l’effet est saisissant. La séquence d’une dizaine de secondes prend une tournure réelle alors l’absence de ce bruit discret est gênant, il est évident que le bruit du cours d’eau manque. Un détail soit, mais tout est dans le détail…
En conclusion
Difficile de conclure un article sur la prise de son. Celui-ci est déjà long et aborde des points très basiques de la prise de son. D’autres tutoriels existent sur notre site et ceux de nos confrères, n’hésitez pas à vous y référer.
Un commentaire
Adrien Perinot
Bonjour,
Merci bien pour le lien vers mon article 🙂
Adrien